Jean-Jacques Giraud – Poser des mots sur ses maux, grâce à l’Art-Thérapie

Jean-Jacques Giraud – Poser des mots sur ses maux, grâce à l’Art-Thérapie

Peindre, dessiner… pour prendre conscience de ses émotions, apprendre à les apprivoiser et les vivre, danser pour apaiser ses peurs, ses doutes, jouer d’un instrument pour vivre le moment présent, s’apaiser… L’art-thérapie est aujourd’hui utile pour aider les personnes à apaiser leurs blessures émotionnelles et psychologiques, difficultés (séparation, deuil, dépression, prise de décision délicate, maladie, ou toutes autres situations difficiles, etc.), mais également à mieux vivre la maladie. 

Conscient de ce que peut apporter l’art-thérapie au plus grand nombre, Jean-Jacques Giraud-Derouet, professeur honoraire à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers, crée il y a 20 ans, le diplôme universitaire d’Art-thérapie de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, et le Fonds de dotation pour l’art-thérapie. L’objectif ? Promouvoir cette discipline et recueillir des fonds, afin de proposer des séances aux personnes démunies en souffrance.

Ce sont ces personnalités atypiques et profondément créatrices qui font avancer la science en musique ! 

Professeur de chimie analytique, compositeur, poète, artiste peintre, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, tout chez Jean-Jacques Giraud vibre avec l’art et toutes ses formes. « Je suis un CRÉATEUR », clame-t-il !

« J’aime toute sorte de musique, mais les compositeurs qui m’ont le plus influencé sont Claude Debussy et Alban Berg. Quant aux instruments, je n’ai pas de préférence particulière, je les aime tous, à chacun ses particularités », nous confie Jean-Jacques. 

Une polarité médicale & artistique sans précédent.

Bien plus tard, alors que Jean-Jacques enseignait à l’université de Pharmacie, et exposait en parallèle ses peintures et composait, le doyen de la faculté de médecine lui proposa d’allier leurs différentes pratiques. Comment ? En créant une formation spécifique d’Art-thérapie sur deux années, un « Diplôme d’Université », en présentiel à l’hôpital de Poitiers. 

Qui peut accéder au diplôme d’art-thérapeute ? 

Depuis 20 ans, 450 art-thérapeutes ont été formés ; des étudiants de tous âges et horizons (anglais, japonais, sud-américains, etc.). Certains sont diplômés d’art, d’autres ont des formations médicales et/ou alternatives : médecins, infirmiers, éducateurs, orthophonistes, etc. La condition requise est le niveau licence.

L’Art-thérapie, une médecine préventive, un accompagnement vers l’expression de SOI

L’expression créative peut venir en aide aux personnes qui « n’ont pas », ou « ne trouvent pas » l’expression de leurs mots.

En effet, en utilisant l’expression artistique, les personnes peuvent explorer leurs émotions et leurs expériences passées et actuelles, d’une manière créative et non orale. Cela peut aider à résoudre des problématiques telles que la dépression, l’anxiété, le stress post-traumatique, le deuil, la maladie… 

L’art-thérapie pour réduire le stress/l’anxiété, améliorer l’estime de soi, la confiance en soi, augmenter sa résilience, réduire ses douleurs, ou encore développer sa spiritualité.

Cette thérapie peut offrir un espace sécurisé et non jugeant, afin d’explorer ses expériences passées et actuelles, bien souvent à l’origine de la douleur et de la souffrance émotionnelle.

« La musique a aidé Schumann à supporter ses premières attaques, la peinture, Modigliani et Van Gogh, Gérard de Nerval, s’aidait de l’écriture pour y voir plus clair, Frida Kahlo disait que peindre l’aidait à supporter les douleurs de son corps meurtri, l’infidélité de son mari, ainsi que sa fausse couche (qu’elle a d’ailleurs peinte) », nous confie diligemment Jean-Jacques.

L’Art-Thérapie dans le processus de la maladie d’Alzheimer.

Sournoise, imperceptible… elle s’installe doucement, durablement, mais surement dans la vie de ces personnes, et désoriente la personne, mais également les aidants qui l’entourent. Elle est un miroir qui s’embue, une personnalité qui s’oublie, une obsolescence de plus en plus pesante, jusqu’à prendre toute la place dont il lui faut, la personne est là physiquement, mais n’est plus la même… Son nom ? L’Alzheimer

+ 1 million, c’est le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (recensé), aujourd’hui en France. 

Pour la personne c’est au jour le jour, ou plutôt le même jour, qui se rejoue sans fin. Pour les aidants (conjoint, famille, amis, médecins et autres personnels de soins/santé…), cela demande de la patience et de l’abnégation…

D’un individu à l’autre, la maladie évolue différemment : longuement chez certains, rapidement, voir très rapidement chez d’autres, quant aux symptômes, ils sont également très aléatoires d’une personne à l’autre. Au début, c’est le déni, la frustration, les oublis, qui laissent leur place aux réminiscences, des phases d’ascension… et de descendantes, avec des troubles associés. Perte de mémoire, mélancolie, troubles du langage, de l’humeur, du comportement, les pertes de facultés, jugements de valeur, confiance en soi… (liste non exhaustive).

Grâce aux avancées de la recherche sur la maladie, nous savons aujourd’hui qu’il est possible de retarder l’apparition des premiers signes, et de rendre la vie de ces personnes et de leurs aidants plus douce jour après jour. 

La médiation par l’art-thérapie. 

Grâce à la musique, la peinture, le dessin, la pâte à modeler, le collage, la danse, ou encore le théâtre… l’art-thérapeute accompagne le patient vers un mieux-être général. Chaque discipline apporte des éléments variés aux malades, il faut donc laisser chaque patient s’exprimer dans le mode qui lui convient le mieux.

Dans le processus créatif, la réussite du patient participe à : 

  • Restaurer l’estime de soi et les capacités motrices, 
  • Lutter contre l’agressivité, 
  • Faire remonter l’inconscience à la surface pour libérer les émotions, réveiller des souvenirs enfouis,
  • Redonner les mots, le sourire, la confiance en soi…,
  • Éveiller les souvenirs à travers des sons, sensations, images, couleurs, odeurs, sons… 
  • Apaiser les patients sujets à des crises d’agressivité, les aider à communiquer d’une manière bienveillante

L’objectif ? Repousser au maximum l’entrée en EHPAD, en intervenant au plus tôt de la maladie, et du côté des aidants, qui se sentent souvent épuisés, démunis, culpabilisent… de voir défaillir l’être qu’ils aiment.  

Lorsque les mots manquent… 

L’art-thérapie permet à ces personnes atteintes d’Alzheimer, de retrouver une forme d’expression autre que la parole, de recréer du lien avec le monde extérieur et son entourage (les aidants), et d’éviter le repli sur soi, la dépression, grâce à un nouveau mode de communication.

Une thérapie très efficace pour ralentir les effets de la maladie, bien qu’elle ne permette pas de la guérir.

L’art-thérapie a de nombreuses vertus chez les patients atteints d’Alzheimer : il permet de lutter contre la perte de mémoire, la dépression et le repli sur soi en invitant le patient, à communiquer de manière ludique et créative. Elle permet d’améliorer les capacités d’attention. 

Un temps d’échange entre les malades et les intervenants, autour de la création, qui permet à chacun d’exprimer sa créativité, ses sentiments, ses frustrations, et de trouver un apaisement certain.

  • La musique : la musique a un effet apaisant avant tout sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, principalement sur les personnes agressives, désorientées.
  • Le dessin, la peinture, le modelage, la sculptureoffrent un mode d’expression large. Aussi, le patient est acteur de son œuvre et choisit ses outils.
  • La danse et le théâtre: Un temps d’expression qui permet aux malades de retrouver une meilleure mobilité, au travers d’exercices simples.

Pour de plus amples informations, Jean-Jacques Giraud est à votre disposition !

Ils témoignent… 

Mme Folligan pour sa mère, suite à 25 séances d’art-thérapie

Les séances d’art-thérapie (2 fois/sem.) ont eu un réel impact sur ma maman. À la fin de chaque séance, elle est beaucoup moins nerveuse, calme et apaisée. L’humeur de ma mère est plus stable, il y a moins de tensions. L’effet se prolonge dans le temps de quelques heures à quelques jours (2 à 3 jours). C’est beaucoup de confort dans ma vie de tous les jours, ça me fait beaucoup de bien (…). Ces séances, c’est aussi beaucoup de temps pour moi, pour me reposer sans contrainte ; je sais que ma mère est bien prise en charge, ça me fait du bien.  

———————

M. Tête 

Ces quelques mots pour exprimer ma satisfaction d’époux et d’aidant concernant l’accompagnement de ma femme. J’ai attendu avec impatience ces moments où je retrouve enfin quiétude et sérénité. En effet, Mme Christelle Charbonneau s’est montrée plus que professionnelle, Paulette a pris beaucoup de plaisir et l’art-thérapie a apporté beaucoup de bien-être à notre foyer. En vous remerciant.

———————

Mr Poirier Paul

Depuis un mois, ma femme, atteinte d’Alzheimer, est suivie par un art-thérapeute. Son passage hebdomadaire enthousiasme ma femme, c’est un moment privilégié pour son éveil. Je l’entends utiliser ses capacités malgré la maladie. Ce sont ces moments que je souhaite pérenniser dans le temps, c’est positif pour notre bien-être à tous les deux, et surement un moyen pour ralentir sa maladie. 

———————

Mme Maturier, fille de Madame Maturier ayant suivi les séances d’art-thérapie.

Nous avons fait le choix avec ma sœur de respecter le vœu de ma mère de rester chez elle malgré sa maladie et son manque d’autonomie. La situation n’est pas simple puisqu’elle habite seule, mon père étant décédé en 2003. (…) La stimulation provoquée grâce aux séances est apaisante pour tout le monde et en particulier :

Pour notre mère : elle se sent moins égarée, plus détendue au moins le temps de la séance, et est concentrée sur une activité qui lui plait

Pour les agents de service qui l’aident au quotidien : notre mère est moins irritable après une séance. Par exemple, l’accompagnement d’un repas est plus simple. Les agents de service en ressentent donc le bénéfice direct. Pour nous, car nous savons qu’elle est encadrée pendant les séances effectuées, car après, les ruminations ou confusions sont moindres, voire inexistantes. Nous savons que pendant ce temps-là, elle ne fait pas de bêtises. L’accompagnement est donc pour nous un soulagement. Nous recommandons ce suivi à toute personne qui, comme nous, sommes en difficulté face à cette maladie d’un proche. Toute aide extérieure adaptée comme ce suivi nous donne une petite bulle d’oxygène. Nous remercions les donateurs qui soulagent notre quotidien et celui de notre maman.

www.jeanjacquesgiraud.comwww.art-therapie-poitiers.fr

giraud.jeanjacques24@gmail.com