Seniors « branchés » : le high-tech plus que jamais à leur service

Seniors « branchés » : le high-tech plus que jamais à leur service

En 2030, 20 millions de Français auront plus de 60 ans, un chiffre qui atteindra 24 millions en 2060. La pérennité de notre société vieillissante dépend de notre efficacité à créer des environnements humains intégrant des technologies d’assistance ergonomiques, assurant une participation des seniors à une vie sociale indépendante et créative, dans un milieu confortable et sécurisé. On parle alors de « gérontechnologie ». Cela consiste à créer des environnements technologiques au service de la santé, du logement, de la mobilité, de la communication, des loisirs et du travail des personnes âgées.

Des produits innovants faits pour nos aînés


Le vieillissement de la population et le maintien à domicile ont été placés comme priorités nationales depuis la loi ASV du 28 décembre 2015. L’enjeu clé est d’anticiper et prévenir la perte d’autonomie au plus tôt, en vue d’éviter ou de retarder les hospitalisations. L’anticipation de la perte d’autonomie passe obligatoirement par une information et une sensibilisation adaptées des publics sur le vieillissement et la dépendance. Les publics concernés par cette thématique sont variés : personnes âgées, retraités actifs, aidants familiaux, professionnels médico-sociaux et médicaux, etc.
Les professionnels et les familles veulent faire en sorte que les seniors restent le plus longtemps autonomes, chez eux ou en résidences spécialisées. Les nouvelles technologies peuvent les y aider, en palliant au moins en partie leur manque d’autonomie Lorsque l’on a du mal à se déplacer, les actions simples du quotidien deviennent tout de suite plus compliquées.
Des petits dispositifs connectés sont proposés et permettent d’aider les seniors sans qu’ils n’aient besoin de bouger de leur fauteuil. Ainsi, il est possible de gérer, à partir de son téléphone portable ou de sa tablette, l’ouverture/fermeture des portes, des volets, la luminosité, la température… Des concepts de maisons modulables, incluant toute la domotique 2.0, sont développés par des entreprises, des réseaux associatifs ou encore des « labs » où prospère l’innovation. En automatisant ainsi les tâches du quotidien, ces innovations limitent non seulement le risque d’erreur ou d’accident, mais en plus, évitent de faire trop d’efforts.
Or, beaucoup de ces produits et services, développés par des ingénieurs dans leur coin, sont peu ou mal distribués. C’est pourquoi des résidences ont mis sur pied des appartements « témoins » aux allures de showroom… Des technologies de pointe sont présentées aux personnes âgées en quête d’innovations permettant de leur faciliter la vie. Dans la plupart des cas, un service d’accompagnement complémentaire est offert par la suite, afin de renseigner le potentiel acquéreur sur ce qu’il lui conviendrait le mieux en fonction de ses besoins et de ses envies. Enfin, ils peuvent tester réellement les produits innovants comme des appareils connectés, du linge de lit amélioré ou encore des systèmes d’alerte ou de reconnaissance vocale particulièrement sécurisés. 

Encadré : Le high-tech pour seniors, c’est win-win
La gérontechnologie est considérée comme un moteur du progrès au service de la qualité de vie des personnes âgées, mais aussi du couple aidant/aidé dans une optique de prévention et d’aide aux aidants. En faisant émerger des solutions pour allonger la durée de « vie autonome » de la population, elle contribue à réduire les coûts de prise en charge en fin de vie. Le succès que connaissent les gérontechnologies au Japon, symbole de la longévité en bonne santé, est signe de l’importante prise de conscience des personnes âgées et de leurs familles de l’apport réel des technologies pour l’autonomie dans leur quotidien, le suivi de paramètres physiologiques en particulier.

Mieux vieillir dans un monde qui se modernise

Des constructeurs spécialisés imaginent sans cesse des produits accessibles destinés à réduire la fracture numérique entre les générations. Parmi eux, les smartphones tentent de conquérir cette clientèle exigeante. En effet, l’an passé trois quarts des jeunes de 18 à 24 ans possédaient ce type d’appareils, mais cette proportion tombait à 22 % chez les 60-69 ans, et même à 5 % au-delà de 70 ans. Pourtant, 45 % des seniors déclarent vouloir en acquérir un. Les mobiles sont donc désormais dotés d’interfaces plus intuitives et basées sur les usages qu’ils attendent d’un téléphone sont ainsi proposées. 

Les objets connectés liés à la santé deviennent de vrais best-sellers auprès des seniors. Ces médecins de poche sont dotés de capteurs de pointe pouvant même sauver des vies. Ils permettent de déceler des problèmes de santé ou de donner des conseils pour s’entretenir physiquement. D’autres s’adressent aux personnes sédentaires vivant seules et peuvent détecter des chutes et alerter les secours. Un marché en plein boom, dont la croissance devrait s’accélérer.

Des couverts connectés compensent par exemple les tremblements liés à la maladie de Parkinson. Un pilulier envoie, quant à lui, une alerte à l’heure de prendre les médicaments. Une moquette intelligente aide à prévenir les chutes tandis qu’un détecteur envoie une alerte lorsque vous trébuchez. 

Incroyable, mais vrai, c’est la tablette tactile qui a la cote chez les seniors ! Elle s’adapte en effet plutôt bien aux personnes âgées, même les moins technophiles. Pas de fils encombrants, pas d’arborescences compliquées, de grandes touches adaptées, une par usage… Ainsi, elle est utilisée comme objet communicant à tout faire. Pour se tenir au courant, de la météo ou des informations, pour jouer, pour appeler en visioconférence une liste de contacts préétablis (enfants, petits-enfants, amis du bout de la rue quand on n’arrive plus à se déplacer).

La tablette sert aussi de carnet de liaison entre les différents intervenants à domicile, de l’infirmière à l’auxiliaire de vie. Elle peut être utilisée pour réunir en visioconférence plusieurs acteurs (proches, docteurs…) ou transmettre aux médecins certaines données physiologiques (poids, glycémie…).